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L'energie est notre avenir, gaspillons-la!

Quand nous voyons ces publicités énergivores fleurir, nous nous posons la question de la réalité de la transition énergétique. La sortie des énergies sales ne sera possible qu'avec une diminution des consommations énergétiques, tout à fait possible sans perte de confort.

Ces écrans publicitaires ne sont ni nécessaires, ni confortables, ce n'est qu'un gadget permettant à certains d'amasser de l'argent sur le dos des consommateurs.

La France a pour but une diminution des consommations à l’horizon 2020 comprise entre 19,7 et 21,4 %, ces économies se feront-elles seulement sur le dos des particuliers ? Les entreprises, sous prétexte de croissance, seront-elles encore exonérées ? La transition énergétique offre un potentiel d'emplois et de retombées économiques similaire à la transition numérique.

Nous nous posons aussi la question de la refacturation de l'électricité quand ces publicités énergivores sont reliées au réseau communal. Est-ce que les publicitaires paient bien leur électricité ou les contribuables sont encore les dindons de la farce ?

La question peut s'étendre aux publicités éclairées, rétro-éclairées ou roulantes, qui elles aussi entrent dans la catégorie gaspillage inutile.

Sur une base de 400W par m² (donnée trouvée sur le site internet d'un publicitaire) avec 12m2, allumé toute la journée, on arrive à 400*12*24*356 = 42MWh ! Cela correspond à 4 foyers moyens (consommation énergétique entre 7 et 11 MWh).

Sécurité routière: ne pas distraire le conducteur

Le code de la route est clair sur ce point, le conducteur ne doit pas être ébloui ni distrait. Ces deux points sont malheureusement soumis à interprétation, les publicitaires affirment qu'il n'y a aucun problème. Comme trop souvent, il faudra un drame pour que la situation change.

« Sont interdites la publicité et les enseignes, enseignes publicitaires et pré enseignes qui sont de nature, soit à réduire la visibilité ou l'efficacité des signaux réglementaires, soit à éblouir les usagers des voies publiques, soit à solliciter leur attention dans des conditions dangereuses pour la sécurité routière. »

Ce paragraphe législatif permettrait d'interdire les publicités numériques proches des ronds-points, car ils réduisent la visibilité des panneaux de signalisation.

Que dit la loi?

D'après l'INSEE l'aire urbaine de Longwy est de 73 000 habitants

La publicité lumineuse (y compris numérique) autre que celle supportant des affiches éclairées par projection ou par transparence est interdite (Art. R.581-34 alinéa 2).

Le décret n° 2012-118 du 30 janvier 2012 relatif à la publicité extérieure, aux enseignes et aux préenseignes institue une obligation d'extinction des dispositifs lumineux : « les publicités lumineuses devront être éteintes la nuit, entre une heure et six heures du matin », ce n'est clairement pas le cas au Pays de Longwy.

D'après l'article r.581-41 ces écrans ne peuvent avoir une surface « supérieure à 8 m2 », or certains écrans ont des surfaces de 10 ou 12m2.

Si leur consommation dépasse « les niveaux définis par arrêté ministériel » alors leur taille est limitée à « 2,1m2 ». Or cet arrêté n’existe pas !!! Ce qui signifie que les publicitaires peuvent gaspiller comme bon leur semble et lorsque la imite sera mise en place, ils auront plusieurs années pour se mettre en ordre : inacceptable, antidémocratique !

Ces textes de loi vont changer et être encore plus permissifs, la contrainte technique de luminosité sera remplacée par « appréciée à posteriori par l’autorité compétente ». On voit déjà les conflits d'intérêts arriver. Pour en savoir plus sur la légalité des publicités.

La publicité lumineuse est interdite sur les véhicules terrestres (Art. R.581-48 alinéa 5). Elle l’est également sur les autres véhicules mais au titre du code de la route (R. 418-1 du code de la route). La publicité est interdite sur un véhicule visible d'une voie ouverte à la circulation. (source)

Illustration

Voir : Guide pratique La réglementation de la publicité extérieure

L'illégalité, la norme de la publicité

Écrans trop grands, trop hauts, placés en entrée de commune, hors commune, situés sur un mur non aveugle, pas parallèle à un mur… Ces infractions sont toutes présentes mais le laxisme est de mise.

Cela est d'autant plus choquant que ces écrans sont soumis à autorisation préalable, l'infraction est donc « autorisée » !

Quelques exemples concrets

Lexy

Hors agglomération : interdit

Agglomération de moins de 10 000 hab : interdit

12m2 : interdit

Longlaville (vers France)

Agglomération de moins de 10 000 hab : interdit

10m2 : interdit

Longuyon

Agglomération de moins de 10 000 hab : interdit

Hauteur ? : si plus de 6m : interdit

Verdun (7m2)

Distance de 10m d'une fenètre voisine ? si oui : interdit

Hauteur ? : si plus de 6m : interdit

Verdun (10m2)

Visible hors agglomération : interdit

Véhicules terrestre : interdit

Longlaville (vers Luxembourg)

Agglomération de moins de 10 000 hab : interdit

N'est pas dans le plan du mur : interdit

Sur un rebord : interdit

Sur un mur non aveugle (fenêtres > 0,5m2) : interdit

Ecran mobile

Véhicules terrestre : interdit

La publicité: une taxe que l'on paie sans le vouloir

Certes, la publicité génère un revenu aux publicitaires et aux communes, mais il faut bien comprendre que ce sont les consommateurs qui paient ces publicités, sans avoir de mot à dire. Rien n’empêche une entreprise d'investir la totalité de son bénéfice pour inonder de publicités. Les bloqueurs de publicités sont devenus courant sur les navigateurs internet, cela prouve l'exaspération des internautes. Ce serait drôle, si ce n'était pas si grave, de voir les citoyens se protéger contre la publicité qu'ils ont eux-mêmes payée via leurs consommations !

L'impact de la lumière artificielle sur la santé (Source)

Il est maintenant reconnu scientifiquement par l’Organisation mondiale de la santé que le dérèglement de l’horloge biologique peut causer de nombreux problèmes de santé, allant de l’insomnie au cancer en passant par la dépression, le diabète et l’obésité.

La lumière naturelle joue un rôle essentiel de « résynchronisateur » des rythmes biologiques et du système hormonal chez la presque totalité des espèces. Aujourd’hui, la médecine reconnait qu’une exposition durable à un éclairage artificiel de nuit affecte la santé humaine de plusieurs manières :

Ce dérèglement est souvent lié à la perturbation d’une hormone fondamentale – la mélatonine – sécrétée lorsque nous dormons, en l’absence complète de lumière. Hormone orchestre du corps humain, elle coordonne la production d’autres hormones, joue un rôle important pour le système immunitaire et possède de nombreuses propriétés antioxydantes et anti-tumorales. Il a été découvert et démontré que la production nocturne de mélatonine est supprimée par la présence d’une faible quantité de lumière, particulièrement la lumière bleue, laquelle est produite entre autres par les éclairages aux DEL et les halogénures métalliques.

L'impact de la lumière artificielle sur l'environnement (Source)

Les animaux nocturnes peuvent être considérablement perturbés dans leur habitat par la lumière artificielle, ce qui porte atteinte à la capacité de survie des espèces sensibles à la lumière et accroît le risque de mortalité.

 Plusieurs animaux et insectes utilisent la brillance de la lune pour s’orienter. Les lumières artificielles viennent perturber et désorienter ceux-ci. Par exemple, les jeunes tortues qui sortent du nid utilisent la brillance naturelle de la mer et de la lune pour s’orienter et se mettre à l’abri dans l’eau. Les lumières artificielles sur les bords de mer viennent désorienter les tortues et les rendent plus vulnérables aux prédateurs.

La durée d’ensoleillement (photopériode) régit le rythme d’éclosion ainsi que l’hibernation des insectes. Les espèces actives au crépuscule ou la nuit (papillons de nuit, trichoptères, grillons, etc.) s’orientent en fonction des rayons ultraviolets (UV) du soleil couchant ou de la position de la lune. Lorsque ces insectes passent près d’une source de lumière artificielle, ils la prennent comme repère d’orientation en gardant un angle constant, ce qui les fait dévier en spirale. Ils sont donc attirés par la lumière artificielle hors de leurs habitats naturels. Au lieu de chercher de la nourriture, de s’accoupler ou de pondre, ils gaspillent leur énergie à tourbillonner autour des lampes. Ils risquent de rester prisonniers du faisceau lumineux, de mourir d’épuisement, de se brûler aux lampes ou d’être des proies faciles pour leurs ennemis.

Les poissons subissent également les effets de la lumière artificielle nocturne : aux Pays-Bas, par exemple, l’éclairage est utilisé pour éloigner les anguilles en migration hors des zones de pompage d’eau pour l’alimentation de turbines.

Les arbres et les plantes sont aussi perturbés par l’éclairage artificiel. Les végétaux ont besoin de la lumière pour réaliser la photosynthèse. En cas d’éclairage constant, certaines espèces ne seraient plus en mesure de se développer normalement. Les parties des arbres fortement éclairés par un éclairage artificiel nocturne peuvent garder leurs feuilles bien plus longtemps et donc subir des dégâts occasionnés par les gelées d’automne.

En résumé, nous demandons :

  • l'interdiction des publicités lumineuses (dont numériques),
  • le respect strict de l'intensité de l'éclairage nocturne (diming ou diminution du nombre de points) avec un focus lumineux sur les zones réellement dangereuses,
  • une limitation de la taille et du nombre de panneaux publicitaires,
  • plus globalement, un vrai engagement et une vraie réflexion de l'impact environnemental de chaque décision prise.