La société du train universel de Longwy (STUL – créée en 1965), anciennement nommée Train Universel, fit construire un nouveau train laminoirs à fers marchands en remplacement du laminoir existant datant de 1908 sur le terrain encore disponible dans l’usine même correspondant à toute la surface du vieux crassier (stockage de laitiers et de crasses de hauts-fourneaux de l'usine de Senelle voisine) sur une plate-forme de 8 mètres d'épaisseur. Ce nouvel outil devait permettre la fabrication de profilés dits Européens et à larges ailes sur une surface couverte, non compris les installations annexes, de l’ordre de 40 000 m2.

Le site est traversé par la Moulaine canalisée en souterrain, sous le crassier. stuhl production 4

Les équipements industriels présents sur le site au moment de la cessation d'activité :

- un four fonctionnant au gaz naturel,

- une ligne de laminage,

- une ligne de parachèvement,

- une station de traitement des eaux de procédés dont un hydrocyclone ancré dans les alluvions de la Moulaine,
- des halles de stockage des blooms et des produits finis.

Suite à la fermeture du site en 2005, un rapport de cessation d'activité a été produit en 2007

 

Le destin du train universel (STUL), autre vestige d’une époque révolue dont l’activité s’est arrêtée en 2005 a été fixé par la CCAL de Longwy lors de la réunion du 6 décembre 2012. En effet, celle-ci a défini le bâtiment comme « représentant un enjeu particulièrement important pour le développement urbain sur Herserange » : entre autre terme démolir ce bâtiment appartenant à ArcelorMittal pour le remplacer par des logements – article du RL du 9 décembre 2012 (partie 2).

Suite à la conception du projet lac, l’association APEQUA pensait qu’il est possible de le sauver par l'adaptation du site aux besoins de la population (culture, création de startup, etc.). Mais les autorités locales incluant l’intercommunalité en a décidé autrement.

Le site BASOL fait une description qualitative du site

Le site est actuellement mis en sécurité :

- clôture et gardiennage 24/24h,

- coupure des alimentations haute-tension du site,

- élimination de l'essentiel des déchets et produits chimiques présents sur le site,

- évacuation des transformateurs contenant des huiles contaminées aux PCB.

Le site a fait l'objet d'un diagnostic initial des sols en 2007. Ce dernier a mis en évidence une pollution généralisée des sols en métaux lourds, notamment en chrome, cuivre, plomb et zinc.

Des spots de pollution en HAP ont également été détectés sur plusieurs sondages.

Ce diagnostic initial ne donne qu'une information partielle de l'état de contamination des sols du site en raison de la présence de nombreuses infrastructures de surface.

L'outillage a été démantelé en partie (secteurs parachèvement et refroidisseur) au cours de l'année 2010 et doit se poursuivre en 2013. L'ensemble des bâtiments doit être démantelé en 2014-2015".

Demantelement STUL

Suite au démantèlement du site, l'exploitant poursuivra les investigations afin de déterminer l'état de contamination des sols, notamment au niveau des cuves, fosses, caves et autres réseaux oléo-hydrauliques présents sur l'ensemble du site.

Le site ne dispose pas de son propre réseau de surveillance. La surveillance de ses effets sur l'environnement est assurée via les points de surveillance présents sur les sites sidérurgiques contigus : le COS-SIH (fiche BASOL n°54.0017) en amont et l'usine de Senelle (fiche BASOL n°54.0009) en aval.

Une réflexion est actuellement menée par le représentant de l'ancien et dernier exploitant pour mettre en place une surveillance global des sites sidérurgiques implantés dans les vallées de la Côte-Rouge, de la Moulaine et de la Chiers.

A la page 21 de son rapport d’observations de juillet 2007, la Chambre Régionale des Comptes de Lorraine abordait un point sur le sujet «Les risques de pollution liés aux friches industrielles » en mentionnant les 5 sites de Herserange cités par la BASOL:

  • le bassin à boues du pylône n° 1 et 2, 2 le crassier du pylône, 
  • SIH-COS (ancienne usine de retraitement du gaz des hauts fourneaux en électricité),
  • le train universel d’Herserange,
  • l’usine de Senelle.

Et d’ajouter « La commune dispose de peu d’informations sur les friches industrielles situées sur son territoire. La réhabilitation privée ne semble pas à l’ordre du jour puisque la plus ancienne friche a plusieurs décennies. La commune ou la communauté de communes seront tôt ou tard confrontées au devenir de ces sites et notamment aux effets des écoulements de l’eau pluviale de ces friches vers les rivières locales. La directive cadre du 23 octobre 2000 adoptée par le Conseil et par le Parlement européen définit un cadre pour la préservation et la restauration de l’état des eaux superficielles (eaux douces et eaux côtières) et pour les eaux souterraines avec des objectifs à atteindre pour 2015 ».

Dans un article datant de décembre 2014, il est fait mention « On pourrait aujourd’hui ajouter à cette longue liste trois informations plus récentes, liées au démantèlement de ce qui représente le dernier site historique de la vallée : plusieurs millions d’euros pour des travaux qui vont durer entre 15 et 18 mois, et une étude environnementale de 150 000 €, dont 30 000 € à la charge de la communauté de communes de l’agglomération de Longwy (CCAL).

Car les rapports du ministère de l’Environnement sont formels : le sol est plein d’hydrocarbures et de PCB (polychlorobiphényles). En plus d’être saturé de béton, puisque les installations descendent à plus de 20 m sous la surface ».

L’association APEQUA gardera un œil attentif sur les travaux et examinera les décisions prises quant au destin du site en espérant que les décideurs se souviennent des risques qu’ils feraient courir à de futurs acquéreurs tout en respectant la législation en vigueur.

Sources : Les collectionneurs d'images du Pays-Haut (Jean-Paul Massina, Gu Hamilton, etc.), la BASOL, Mairie de Herserange